Miroir des (In)Visibles

TRANSDISCIPLINAIRE, 3 VOIX, 3 FEMMES, 3 MATIÈRES

La création MIROIR DES (IN)VISIBLES est une œuvre transdisciplinaire qui « décloisonne et recloisonne le cloisonnable ». Pièce puissante de par le choix de sa conduite artistique (articulation théâtre, danse-claquettes, chant et art plastique), elle ouvre et propose une réflexion sur cet équilibre vacillant entre enfermement, précarité et liberté.

Création 2024-2025

Tout public

Durée : 1h15

Le Projet

Singulière de par sa forme et croisement artistique, cette œuvre va puiser sa source d’inspiration principale au regard des conditions de vie des femmes en prison. Comparable au relief d’une peinture aux multiples facettes, c’est bien l’illustration d’un miroir des (In)visibles, d’une société des (in)visibles qui va se dessiner.

On y découvre 3 voix de femmes incarcérées. 3 femmes artistes, Soraya Bénac (danseuse/claquettiste et chorégraphe), Inès Guiollot (comédienne et chanteuse) et Silvana Gallinotti (peintre et dessinatrice) y sont réunies. À partir de leurs 3 matières et avec leurs pratiques différentes s’installe un dialogue sur les différents mécanismes de domination et de discrimination.

Sur l’invitation de Soraya Bénac (initiatrice du projet), Mathieu Ehrhard endosse le rôle d’auteur, metteur en scène et directeur d’actrices pour cette prochaine création, MIROIR DES (IN)VISIBLES.

Médiation

MIROIR DES (IN)visibles

Ateliers croisés claquettes-rythmes / théâtre dirigés par le binôme artistique Soraya Bénac et Mathieu Ehrhard.

note d’intention

LA DIRECTRICE ARTISTIQUE

Je suis particulièrement sensible à ce qui nous, Humains, nous empêche, nous freine, nous enferme.
Le TAP DANCE que je pratique est d’ailleurs né d’un empêchement de l’être à pouvoir s’exprimer. Cette HUMANITÉ-Là : l’empêchée, la cachée me touche infiniment et me met dans l’urgence d’aller ouvrir les portes de L’INVISIBILITÉ. Celle dont parle le philosophe Axel Honneth :  » Quand on regarde une personne sans la voir, sans la reconnaitre. Comment ne pas évoquer dans ce regard d’indifférence, lorsqu’il est porté de façon intentionnelle, une profonde déshumanisation ?… Insoutenable déshumanisation « .

Alors cette création sera pour les INVISIBLES. Son nom : MIROIR DES (IN)VISIBLES.

Mes envies : plonger dans une superposition de sons et d’images, évoquer l’histoire passée et voir comment elle fait écho à notre société contemporaine. Ne pas s’arrêter à des évocations « chantées », « parlées », « dansées », « dessinées » de la souffrance mais s’ouvrir à l’espérance d’une force salvatrice et libératrice. Donner à voir l’Art comme une de ces forces libératrices.

Victor Hugo dans son court roman Claude Gueux, qui dénonce les conditions d’enfermement au XIXe siècle, parle d’un passage obligé par l’éducation, pour s’assurer ainsi de l’élévation de son être : « Développez de votre mieux les malheureuses têtes, afin que l’intelligence qui est dedans puisse grandir ».

Art et éducation œuvrent alors dans le même sens…

En ligne de mire ce « long chemin vers la liberté » de Nelson Mandela. Durant cette traversée, le regard happé par la complexité de nos humanités, de nos époques, n’a de cesse de vouloir construire un monde plus égalitaire entre les êtres vivants. Maturité et intégrité font corps… puisque « prêts à embrasser
la longue marche vers la liberté » Angela Davis.

Soraya Bénac

note d’intention

L’AUTEUR / METTEUR EN SCÈNE

L’esclavage, la torture ou la condamnation à mort d’un homme ou d’une femme n’étaient que de simples faits divers, faisant parti d’un quotidien légalisé au point d’en faire des spectacles. Ces cérémonies ont été massivement combattues, jusqu’à obtenir leur abolition, notamment en France. Dès lors que faire pour punir ? D’où viennent cette étrange pratique et ce curieux désir d’enfermer pour (re)dresser ? On enferme de plus en plus de monde que ce soit pour des peines légères ou lourdes. Et voyant le nombre de prisonnier.ères augmenter, ainsi que le nombre d’infrastructures, on peut donc se demander si la prison est la meilleure solution. La réponse est apparemment NON. Faudrait-il prendre plus sérieusement les problèmes à leur source ? Pauvreté, racisme, sexisme… la réponse est sûrement OUI.

Le XIXe siècle, lui, était fier des forteresses impénétrables qu’il construisait parfois aux limites et parfois au cœur des villes. Aujourd’hui, peut-être avons-nous honte de nos prisons, de ce qu’elles symbolisent et nous préférons construire ces bâtisses, loin des curieux.ses et des caméras.
Comme le dit le dicton : « Loin des yeux, loin du cœur ». On préfère cacher les problèmes derrière 4 murs solides. On préfère faire disparaître la misère sociale. Et pour finir par invisibiliser ces personnes incarcérées. Mais la privation de liberté n’est-elle pas déjà suffisante comme peine ? Faut-il en plus que les conditions de vie à l’intérieur soient à ce point difficiles, et surtout pour les femmes ?

C’est fort de ces réflexions et de ma rencontre avec Soraya BÉNAC que nous avons décidé de collaborer ensemble sur le projet MIROIR DES (IN)VISIBLES.

Au départ, Soraya était ma professeure de claquettes à l’ESTBA de 2007 à 2010 (Première promotion de l’Ecole Supérieure de Théâtre Bordeaux Aquitaine). De la découverte de cette pratique et de l’envie de danser est née une autre envie : le désir profond de travailler ensemble et de mêler un jour nos arts.
Ce jour est enfin arrivé. Et Soraya, en tant que directrice artistique du projet et à l’initiative de ce projet, m’a confié l’écriture du texte à partir de nos sources communes et de son expérience intense à la maison d’arrêt de Gradignan avec les femmes. Notamment du fait de redécouvrir, pour certaines d’entre elles, leur corps devant un miroir. J’ai moi-même, quelques années auparavant, participé à des ateliers de lectures dans la même structure, mais avec les hommes. Et je me souviens très bien du choc et d’une image gravée dans ma mémoire. Celle de traverser les longs couloirs de cette prison et d’apercevoir tant de visages à chacune des fenêtres des cellules.

En plus de l’écriture, je m’occupe de la direction d’actrices et de la dramaturgie globale. Le défi ambitieux de ce projet est de mélanger les claquettes avec les arts plastiques, avec le chant et le théâtre, respectivement les pratiques de Soraya BÉNAC, Silvana GALLINOTTI et Inès GUIOLLOT. 3 artistes pour incarner les personnages de Selma, Soupir et Sol, mais aussi des réflexions, des pensées et faire entendre les voix des femmes et de leurs conditions d’enfermement. Nous nous inspirons du vécu de certaines femmes rencontrées, mais aussi de sources documentées, mélangées à la fiction. Même si le sujet est grave et prête peu au sourire, les récits et les caractères des personnages remplissent l’espace vide et les chamailleries, les souvenirs, les jeux vont bon train.
Le projet scénographique est épuré et assez froid. Les matériaux choisis permettent de faire co-exister en direct les dessins, les chants et le son des fers des claquettes. 3 sortes de stèles sont présentes sur scènes, ne laissant apparaître au départ que les sons et voix du lieu, et faisant disparaître les corps. Petit à petit, on découvre les personnages dans leur quotidien mécanique. Et ce sont les différents arts qui viendront colorer la scène, les récits, et la sororité entre les personnages. Les voix de toutes ces femmes détenues résonneront : pour ne plus jamais les oublier, pour lutter contre cet à priori, qu’elles ont ce qu’elles méritent.

Et pour nous permettre d’ouvrir un champs de réflexion sur nos prisons et leur sens.

MATHIEU EHRHARD

L’équipe

SORAYA BÉNAC

Formée au contact des plus grands danseurs et claquettistes (Buster Brown, Savion Glover, Chuck Green, Gregory Hines, Barbara Duffy…) en France et aux Etats-Unis, Soraya multiplie les rencontres avec de nombreux musiciens de jazz de renom. Elle se produit sur différentes scènes internationales, variant styles et projets : des Revues Cotton Club, Claquettes Paradise en collaboration avec Leïla Bénac et Xavier Viton, Kings de Michel Schweizer et dans de nombreux festivals de jazz (Jazz in Marciac, 24 heures de swing, Swingart, Workshopala »…) pour encadrer des stages et/ou danser.

Inès Guiollot

INÈS GUIOLLOT

Née d’un père d’origine franc-comtoise et d’une mère d’origine sahraoui, Inès tire de cette double culture l’envie, accrochée au cœur, de toujours aller voir ce qui se passe ailleurs. Après un double diplôme franco-mexicain en communication cinématographique, elle suit une formation en commedia dell’arte au Studio Théâtral d’Expérimentation Permanente de Grenoble et poursuit son enseignement, à Paris, au Cours René Simon puis aux Ateliers de l’Ouest. 
Après avoir foulé, pendant plusieurs années, les planches du Théâtre de la Michodière, du Théâtre du Gymnase, de la Grande Comédie, du Studio des Champs Elysées, en passant de Georges Feydeau (Le Dindon, mis en scène par Fanny Sidney) à Woody Allen (Une Aspirine pour deux  mis en scène par Rui Silva), de Carlo Goldoni (Barouffe à Chioggia mis en scène par Cécile Lamy) à Robin Hawdon (De filles en aiguilles  mis en scène par Jacques Décombe) et bien d’autres encore, enchaînant les rôles dans les théâtres privés parisiens, la naissance de ses filles fait surgir de nouvelles aspirations.
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L’envie d’interpeller, de créer, de résister. Résister au confort et à la facilité du seul divertissement consumériste. Et défendre un théâtre à la fois engagé, social et politique. Il n’est plus envisageable pour elle de voir ses filles grandir dans ce monde tel qu’il est. Tenter de le questionner, tenter de remettre de la réflexion et du débat dans son travail, tenter aussi de faire théâtre des interrogations, des inquiétudes, des colères qui nous traversent intimement et collectivement sont les nouveaux chemins de création qu’il devient urgent désormais d’explorer.

Elle commence à travailler avec Claire Barrabès (Deux qui la tiennent, sur le viol utilisé comme arme de guerre pendant les conflits, De l’eau pour les pâtes, sur le cycle de l’eau), la Compagnie Cassandre sur Campagne, fruit d’’une réflexion collective autour de notre système démocratique et prochainement Accueillir toute la misère du monde (titre provisoire), cycle de lectures-débat visant à déconstruire une « xénophobie autorisée » et réaffirmer la nécessité de l’hospitalité, la Compagnie Reflet Théâtre spécialisée dans le Théâtre Forum (travail sur la lutte contre les discriminations) ainsi que la Compagnie Des Petits Pas dans les Grands pour la création de Figaro on Air, mis en scène par Audrey Bonnefoy, prochainement en résidence aux Tréteaux de France et à la Comédie de Béthune.

Depuis 2021, elle mène, avec la Compagnie Cassandre et le Collectif sur le Pont, des ateliers de jeu et d’écriture en milieu scolaire. Elle collabore à la mise en scène de la pièce Résistantes et de l’Opéra Slam’rock Rouge!, et participe régulièrement au doublage de nombreux documentaires (Arte, Netflix…)

SILVANA GALLINOTTI

D’origine argentine, Silvana Gallinotti vit et travaille à Bordeaux. Diplômée de l’école de Beaux-Arts Prylidiano Pueyrredon à Buenos Aires, elle s’installe en France en 1999.
Sous forme de séries, son travail plastique évolue au fil des années. Il questionne l’être humain, l’Homme et sa déshumanisation dans la masse, la femme et sa chair, le corps, le temps…Dans une constante remise en question, son dessin évolue et dialogue avec la peinture, la frontière entre les deux est perméable. Le papier prend une place importante, utilisé comme support mais aussi comme technique plastique, mêle fragilité et densité, transparence et rugosité, en couches superposées, dessinées, collées, grattées, arrachées, peintes, telle la peau soumise au temps et les traces de son histoire. Son intérêt pour le travail interdisciplinaire enrichit son travail et l’ouvre à d’autres formes d’expression. Miroir des (In)visibles » (écriture théâtrale contemporaine alliant le Tap Dance, le chant, le théâtre et l’art plastique) création sous l’effigie de la « Compagnie TeMpo TiemPo».

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Ekkos, performance alliant déambulation musicale et peinture en live avec « Proxima Centauri » lors du festival MAD 2023. Illustrations de la revue de musicologie « Circuits », N° 28.3 dirigé par Luis Velasco-Pufleau. La collaboration avec des enseignants chercheurs lors du colloque « Dépossession » organisé par CHISPA, est à l’origine de l’Exposition Desposesión. En parallèle, Silvana aime transmettre, apprendre à regarder, développer chez les autres l’amour des formes et des couleurs, les accompagner dans la recherche d’une expression personnelle. Elle enseigne le dessin en prépa d’Arts Appliqués et le modèle vivant et la peinture aux Cours Publics aux Beaux Arts de Bordeaux. Elle intervient également en milieu scolaire.

Mathieu EHRHARD

Mathieu EHRHARD

Né en 1986 à Reims, où il participe à une première formation, en 2005, aux classes de la Comédie de Reims avec Emmanuel Demarcy-Mota.

Mathieu EHRHARD entre finalement à l’ESTBA (Ecole Supérieure du Théâtre Bordeaux Aquitain) en 2007, sous la direction de Dominique Pitoiset. A sa sortie d’école, en 2011, il fonde, avec quatre autres anciens élèves de cette première promotion, le Collectif OS’O : On S’Organise (Compagnie conventionnée DRAC Aquitaine depuis janvier 2018).

Avec le Collectif OS’O, de 2013 à 2023, il effectue successivement des compagnonnages avec des théâtres. Il est actuellement associé depuis la rentrée 2023 à la Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc.

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Avec le Collectif OS’O, il crée et joue dans des pièces tout-terrain dont dernièrement Le Dernier Banquet et Qui a cru Kenneth Arnold ?  et dans des pièces en salle avec notamment la création de X d’Alistair McDowall en septembre 2020. Une création dans les rues du 20e arrondissement à Paris, Boulevard Davout, s’est jouée cet automne 2022 avec le Théâtre La Colline à Paris. En dehors du Collectif, il travaille en tant que comédien avec Catherine Riboli, Laurent Rogero, Nuno Cardoso, Monique Garcia, Thomas Visonneau et Victoire Berger-Perrin.
Depuis l’automne 2021, il met en scène et écrit aussi des projets proposés par d’autres compagnies dont Fais et Rêves avec le spectacle Vivarium et la Cie Tempo Tiempo pour le prochain spectacle Miroir des (In)visibles.
En 2018, il obtient de nouveau un rôle dans la série télévisée Mongeville sur France 3, dans l’épisode Un amour de Jeunesse, réalisé par Emmanuel Rigaud. Il se produit aussi en tant qu’acteur dans des court-métrages et long-métrages réalisés par Alain Eygreteau, Clément Garritey, Philippe Ramos, Jérôme Dalle, Erysia Hesol…
Il participe de manière récurrente à des enregistrements de textes avec les Editions Voolume et pour la première fois double le personnage de Joao dans le film d’animation Les Démons d’argile de Nuno Beato sorti en septembre 2022. Depuis 2014, il lit chaque été dans un marathon littéraire des textes dans des lieux insolites de Bordeaux avec INSITU Lettres du Monde. Il intègre en novembre 2021 l’agence artistique Noma Talents représenté par Laurence Joyard où il exerce son métier d’acteur et modèle. En parallèle à sa carrière, il enseigne le théâtre depuis 2019, au Conservatoire Jacques Thibaud à Bordeaux ainsi qu’à l’ESTBA mais aussi dans de nombreux ateliers pour des publics avertis ou non (master class au cours Florent à Paris, stages, lycées…).

Miroir des (In)visibles

Distribution

  • Mise en scène : Mathieu Ehrhard
  • Chorégraphie : Soraya Bénac
  • Interprètes : Soraya Bénac, Silvana Gallinotti, Inès Guiollot
  • Conception lumière : Philippe Boyé
  • Conception scénographique : Nicolas Delas

Partenaires

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LICENCE SPECTACLE N° L.D.20.006926

En tournée : 3 personnes au plateau, 1 régisseur lumière/son, 1 metteur en scène selon dispo

Prix de cession : devis sur demande

Durée : 1h15